Acte de consecration a l'Esprit-Saint et la revelation dans l'Eglise par le pére Dumitru

Publié le par @robase


Réflexion chrétienne


Le Pater en Chant grégorien
Acte de consécration au Saint-Esprit
 
Ô Saint-Esprit,
divin Esprit de lumière et d'amour,
je Te consacre mon intelligence, mon coeur et ma volonté,
tout mon être, pour le temps et pour l'éternité.

Que mon intelligence soit toujours docile à tes inspirations
et à l'enseignement de la sainte l'Eglise catholique,
dont Tu es le guide infaillible ;
que mon coeur soit toujours enflammé de l'amour de Dieu et du prochain,
que ma volonté soit toujours conforme à la volonté divine,
et que toute ma vie soit une imitation fidèle de la vie
et des vertus de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ,
à qui, avec le Père et toi, Ô Saint-Esprit,
soient honneur et gloire à jamais.

Ainsi soit-il.

 
 

Viens Saint Esprit, viens par ton vent,
Remplir le temple que je suis,
Oh viens Saint Esprit, souffle puissant,
Brise d'amour courant de vie,

Souffle sur moi, souffle (bis)
Souffle sur moi, souffle vent de Dieu.

2 - Viens Saint Esprit, viens par ta pluie,
Mouiller la terre que je suis,
Oh Viens Saint Esprit, flot impétueux,
Source d'amour, fleuve de vie,

Coule sur moi, coule, (bis)
Coule sur moi, coule pluie de Dieu.

3 - Viens Saint Esprit, viens par ton feu,
Brûler l'offrande que je suis,
Oh viens Saint Esprit, feu dévorant,
Brasier d'amour, flamme de vie,

Embrase-moi, brûle, (bis)
Embrase-moi, brûle feu de Dieu
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© Communauté des Béatitudes 

LE SAINT-ESPRIT
DANS LA RÉVÉLATION
ET DANS L’ÉGLISE

par père Dumitru Staniloaë

Le Saint-Esprit, en introduisant l’énergie divine dans la profondeur de la créature, suscite en même temps, dans la mesure où cette énergie vient entièrement du Christ, une sensibilité pour Dieu, pour la présence et l’action divines dans la vie humaine et dans le monde. « Sans l’Esprit, écrit saint Athanase, nous sommes étrangers à Dieu et loin de lui. Par l’Esprit nous participons à Dieu. Donc être en Dieu ne dépend pas de nous, mais de l’Esprit qui est en nous et demeure en nous, tant que nous le gardons en nous par la confession (de la foi) » (Or. III contra Arianos, PG 26, 373). Dans le Saint-Esprit, donc par là-même en Christ, Dieu déifie la créature, parce que l’Esprit la rend transparente à Dieu. « En lui (l’Esprit), note encore saint Athanase, le Verbe glorifie la créature et, la déifiant, la présente au Père. Ainsi Celui qui unifie la créature avec le Verbe ne saurait être lui-même créature » (Ep. ad Serapionem, PG 26, 589).

Cette sensibilité est d’abord la capacité que reçoit l’âme de percevoir Dieu au-delà de tout. Mais celui qui devient sensible à Dieu le devient aussi à ses semblables : il voit Dieu en eux et les voit en Dieu. Cette sensibilité à Dieu rend donc l’homme pleinement humain.

Le premier degré de cette sensibilité est la foi. À mesure qu’elle se développe, l’intuition de la réalité transcendante et cependant toute-présente de Dieu ne cesse de grandir en l’homme. Celui qui a cette sensibilité voit Dieu partout, en toutes choses. Implantée dans l’âme par l’Esprit, cette sensibilité est à la fois celle du Saint-Esprit et celle de l’homme. Ce sentiment d’être toujours et partout en présence de Dieu pousse à une prière incessante.

Cette sensibilité est en même
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 temps une profonde affection et un sentiment aigu de responsabilité envers Dieu. Les Pères grecs la nomment aisthêsis toû noos, « sensibilité de l’Esprit » (Diadoque de Photicé, Sermon ascétique, 34, 36, 37, 39).

La responsabilité peut prendre la forme de la crainte, de l’obéissance à une mission, de l’obligation d’éviter le péché, de mener une vie pure. Toute cette gamme de sentiments est produite par le Saint-Esprit. Dans l’être humain, créature infime, la responsabilité envers Dieu que suscite l’Esprit prend la forme de l’adoration si elle est affection pure, ou celle de la crainte et du tremblement si elle s’associe à la conscience du péché, ou encore celle d’une mission intérieure si elle dévoile l’obligation absolue d’accomplir la volonté de Dieu. Seul l’Esprit peut éveiller en nous la réponse à l’amour et à l’appel du Père, que l’Esprit lui-même nous apporte. Seul l’Esprit peut donner à cette réponse son caractère de ferveur et de joie. Seul l’Esprit peut nous faire participer à la sensibilité et à la responsabilité du Fils envers son Père.

Toutes ces attitudes apparaissent en ceux qui reçoivent la Révélation. Si, dans les premières étapes de la Révélation, l’Esprit de Dieu a surtout frappé les hommes par des manifestations de puissance, au moyen d’actes extérieurs extraordinaires, à partir des prophètes son action s’exprime plutôt par la force spirituelle et morale qui leur est donnée, ainsi qu’aux autres hommes de Dieu. Et ce don implique la collaboration de l’homme, son effort pour approfondir sa relation avec Dieu, pour accomplir la mission qui lui a été confiée, pour mener une vie conforme à la volonté divine.

L’inhabitation et l’opération dans l’âme humaine caractérisent l’Esprit-Saint parce que l’âme, par nature, est préparée à cette action en elle de l’Esprit. Comme expression de l’hypostase humaine, l’âme est une image du Logos divin et, par l’attraction qu’elle ressent naturellement envers le Dieu personnel et les personnes humaines, elle a en soi depuis le commencement l’Esprit de Dieu. En affaiblissant cette tendance à la relation avec la Personne suprême et avec les autres personnes humaines, le péché a mis l’âme dans un état contraire à sa nature. L’inhabitation de l’Esprit rétablit et fortifie l’âme dans sa capacité de relation avec Dieu et le prochain ; par là il la restaure dans l’état conforme à sa nature – pros to ek phuseôs kallos – comme dit saint Basile le Grand (De spiritu sancto, PG, 109).
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Le Saint-Esprit, justement parce qu’il représente la perfection de la relation entre la personne du Fils et celle du Père, a la capacité de fortifier la relation du sujet humain, comme image du divin Fils, avec Dieu et avec chaque sujet personnel.

C’est ainsi que l’âme devient transparente à Dieu et que Dieu devient transparent pour l’âme. La sainteté est l’état de transparence de l’Esprit devenant l’intériorité de l’âme, en même temps que la transparence de l’âme devient comme l’intériorité de Dieu. C’est seulement en unifiant sa subjectivité avec la subjectivité de l’Esprit, saint par essence, que l’homme peut se sanctifier. Unifiée avec l’Esprit, l’âme devient transparente, elle voit le Fils et le Père, elle fait rayonner Dieu autour d’elle. C’est l’Esprit, en tant que Troisième, qui ouvre l’homme à Dieu et l’homme à l’homme, parce qu’il est lui-même capacité suprême d’ouverture.

Même avant l’incarnation, le Saint-Esprit rayonnait du Verbe. Toutefois c’est en Christ que se réalise le plein retour du Saint-Esprit dans l’être humain. Le Christ étant l’hypostase qui a fait sienne la nature humaine, il porte dans son humanité même l’Esprit en plénitude. Dans l’incarnation du Fils, l’Esprit se trouve hypostatiquement uni à celui-ci comme il l’est de toute éternité. Le Christ en tant qu’homme reçoit ainsi pour toujours l’Esprit comme l’ont reçu les grands conducteurs et les prophètes d’Israël. Mais il reçoit en même temps l’Esprit tout entier, comme ceux-ci ne l’ont pas reçu. L’Esprit comme hypostase repose en permanence sur le Fils pendant son incarnation aussi. C’est ce qui se révèle au Baptême, quand l’Esprit apparaît entre le Père et le Fils incarné, en les unissant en quelque sorte et en se mouvant de l’un à l’autre. Le Père désigne à tous le Fils incarné, sur lequel plane l’Esprit sous la forme d’une colombe : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection (Mt 3,17).

L’incarnation du Fils permet cette manifestation. En tant qu’homme, le Fils répond en notre nom à l’amour du Père par un amour obéissant jusqu’au sacrifice de la croix ; cette réponse permanente il la donne dans l’Esprit qui demeure entre lui et le Père. Le Christ en tant qu’homme élève au plus haut degré la sensibilité humaine envers le Père et la responsabilité humaine envers tous les hommes. C’est pourquoi il élève aussi au plus haut degré la prière qu’il adresse au Père en faveur de tous ses frères en humanité et de toute la création. De là vient qu’il reçoit en tant qu’homme le pouvoir le plus haut de la part du Père : pouvoir surnaturel de l’amour, pouvoir capable de transformer les âmes et de dépasser les limites de la nature.

Toutefois ce pouvoir complet sur les âmes par lequel ils les rend sensibles à Dieu et provoque, sans détruire les lois de la nature, des effets qui ne proviennent pas de celle-ci, le Christ le manifeste seulement au moment de sa Résurrection et surtout de l’assomption de son corps, lorsque sa nature humaine, complètement déifiée, devient pleinement transparente pour le Père et pour les hommes, lorsqu’il réalise, en tant qu’homme aussi et d’une manière intégrale, sa capacité de communion avec le Père et avec les hommes.
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Le Seigneur promet aux apôtres que l’Esprit-Saint les remplira eux aussi de sa force : Quand le Saint-Esprit viendra sur vous, vous recevrez une force (Ac 1,8). Sans la force de l’Esprit, c’est-à-dire sans la Pentecôte, l’Église n’aurait pas accédé à l’existence concrète et n’aurait pas duré. La Révélation ne se serait pas imposée comme une évidence. Ma parole et ma prédication, écrit Paul aux Corinthiens, n’avaient rien du langage persuasif de la sagesse, mais l’Esprit s’y manifestait avec puissance, pour que votre foi fut fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu (1 Co 2,4-5 ; cf. 1 Th 1,5).

On peut donc considérer que l’Esprit est impliqué partout où l’Écriture évoque la puissance avec laquelle l’Évangile s’est répandu. Car la Bonne Nouvelle est puissance de Dieu pour celui qui croit (1 Co 1,16). L’Église, comme Royaume de Dieu en marche, commence avec la pénétration dans les âmes de cet Évangile de la puissance, puis dure et se développe par lui : car le Royaume de Dieu ne consiste pas dans la parole, mais dans la puissance (1 Co 4,20). L’Esprit-Saint, descendu à la Pentecôte, ne fonde pas seulement l’Église, mais demeure en elle avec le flot de ses énergies incréées, invisibles mais opérantes.

L’Écriture, en soulignant que le Royaume de Dieu consiste dans la puissance, a indiqué par là que l’Esprit et sa force se manifestent dans l’Église. L’Église est la révélation de Dieu en Christ dont l’efficacité se poursuit par l’Esprit et son pouvoir. Elle continue la Révélation en Christ, non comme un accroissement de son contenu, mais comme actualisation dans l’Esprit de la présence agissante du Christ qui s’est pleinement révélé par ses actes et ses paroles et par ceux des apôtres.

Par l’Esprit, nous prenons conscience de notre unité avec le Christ et entre nous, en tant que corps du Christ. Par l’expérience de la puissance de l’Esprit, le Christ nous devient transparent.
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le mystère de l’Église, le conduit vers son telos, vers son accomplissement. C’est par le Saint-Esprit qu’il réalise son projet de salut et la divinisation du inonde. C’est par le Saint-Esprit que des hommes accueillent la Révélation de Dieu : et que Dieu, par eux, peut agir. C’est dans les eaux vives qui coulent du Saint-Esprit que l’Église abreuve ses racines et que ses membres puisent la force, la foi, le progrès dans la sainteté. C’est par le Saint-Esprit que s’actualise et se déploie la communion de ceux qui mettent en Christ toute leur foi.

Ainsi, de même que dans la Trinité le Saint-Esprit montre que le Père et le Fils sont distincts mais un en essence, unis par l’amour, de même le Saint-Esprit nous consacre comme personnes distinctes tout en nous édifiant en Église, en nous unissant par la joie d’une entière communion. Par le Saint-Esprit nous entrons dans l’amour du Père et du Fils, nous sentons, dans la distinction même, tout le feu de l’amour du Père envers son Fils et envers nous dans la mesure où nous sommes unis au Fils ; l’Esprit-Saint est le feu – feu distinct, hypostatique – qui rayonne du Fils devenu notre Frère, qui brûle en nous en devenant notre propre amour filial pour le Père. Par le Saint-Esprit nous nous sentons unis en Christ et orientés vers le Père, et ainsi nous formons l’Église : Ubi spiritus sanctus, ibi ecclesia (« Là où est l’Esprit-Saint, là est l’Église ») disait saint Irénée, et cet adage peut se retourner : Ubi ecclesia, ibi spiritus sanctus « Là où est l’Église, là est l’Esprit-Saint »). Mais saint Irénée précise : « Là où est l’Esprit-Saint, là est l’Église et là où est l’Église, là est la vérité ». Je dirai que la vérité est la plénitude de la réalité. Et la plénitude de la réalité, c’est le Dieu fait homme, c’est la communion avec lui.

Et telle est l’Église. L’expérience de la pleine communion personnelle nous est devenue possible par l’Incarnation. Il n’y a communion qu’avec une personne, et la personne parfaite, qui se rend pleinement accessible dans son mystère infini – et tout en gardant ce mystère – c’est Dieu incarné, c’est le Christ. Il n’y a de vraie vie, de vraie joie que dans notre communion avec le Christ et en lui, c’est-à-dire dans l’Église.

Mais le Christ ne peut faire rayonner en nous cette communion que parce qu’il vit lui-même dans la communion infinie, parfaite, des Personnes de la Trinité. En nous donnant le Saint-Esprit, le Christ nous donne l’Esprit de cette parfaite communion trinitaire.

L’homme agonise quand il est privé de toute communion avec un autre homme. Mais la communion entre les personnes humaines agonise quand elle ne trouve pas sa source et son fondement en Dieu, Personne infinie ou plutôt Unité infinie des Personnes divines. sfeufimiam.jpg

La relation entre personne et personne est la seule voie de la réalité et du mystère. C’est l’approfondissement plein d’amour d’une personne dans une autre, et seulement cela procure la vie et la joie. Mais on ne peut avoir la révélation de l’autre comme profondeur jaillissante, comme source d’une vie sans limites, que si le Saint-Esprit nous montre l’autre en Dieu, dans le mystère du Dieu personnel qui se révèle. La seule personne dont jaillissent inépuisablement la vie et la lumière est celle du Christ. Les expériences mystiques que cherchent aujourd’hui beaucoup de jeunes dans le yoga ou dans la métaphysique hindoue sont vouées à l’échec si elles n’aboutissent pas à la communion personnelle avec le Christ, à l’inépuisable profondeur et chaleur de sa personne divino-humaine. C’est seulement dans la personne divino-humaine du Christ, connue grâce au feu de l’Esprit, que la personne humaine se sauve de l’enfer de la solitude. Parce qu’il n’est de communion plénière et inépuisable qu’avec la personne du Christ et que seulement en Jésus-Christ nous trouvons l’Esprit d’une inlassable communion entre les hommes, nous trouvons l’Église.

Pour toutes ces raisons le Saint-Esprit est la Personne qui fait de l’homme un buisson ardent, qui nous remplit de la lumière du Christ si nous tentons sans cesse de vivre en Christ en avant toujours dans notre pensée le nom de Jésus. Mais seule l’Église peut entretenir en nous la prière incessante à Jésus. Comme le dit Olivier Clément, l’Église est dans le monde le grand buisson ardent dont le feu infini n’est autre que le Saint-Esprit.

Article paru dans Contacts, vol. XXVI, no 87, 1974 ;
reproduit dans Dumitru Staniloae,
Prière de Jésus et
expérience du Saint-Esprit
, DDB (Théophanie), 1991.
  

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Saint Michel

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M
hello bisous a tous super l'article du pére orthodoxe @++++++++++++
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A
lolllllllllllll
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