La mendiante

Publié le par @robase


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Réflexion chrétienne
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la mendiante

Mendiante
 
Encore une ! Jeune, brune, pleurnicharde, elle tend la main aux fidèles qui entrent dans l’église. « S’il vous plaît, Madame… »
Je dis « NON » d’un ton sans réplique et je passe mon chemin.
Mais c’est sans compter le cœur tendre de ma maman, qui s’arrête, elle, pour parler à la mendiante et lui demander d’où elle vient. « Roumania », répond-elle en tendant la main avec une vigueur renouvelée.
Maman fouille dans son sac. « Je vais vous donner un franc », murmure-t-elle. Je l’en dissuade énergiquement : « Non ! Ne lui donne rien ! C’est du harcèlement ! » Et je l’entraîne à l’intérieur de l’église.
Trop tard. La fille a repéré une proie potentielle. Elle nous suit sous le porche, continue son cirque. « S’il vous plaît, Madame, j’ai faim ».
Je m’interpose : « ça suffit, maintenant ! On vous a dit non, c’est non ! »
La fille s’éloigne, se fait rabrouer par un autre paroissien, beaucoup plus violent que moi, qui lui ordonne carrément de ficher le camp.
« Ils sont insupportables ces mendiants avec leurs yeux de merlan frit, dis-je à maman tandis que la messe commence. Il y en a partout, devant la Coop et la Migros, aux arrêts de bus, partout. Je suis sûre qu’ils n’ont pas faim. Cette fille avait l’air bien nourrie. Et puis on ne peut pas porter sur notre dos toute la misère du monde. Déjà que nos boîtes à lettres sont pleines à craquer de demandes de dons. J’en ai marre de tous ces gens qui pleurent dans mon gilet »
« Oui, souffle maman, ça m’énerve aussi. Mais quand même, cette jeune fille, elle me faisait de la peine ».
« Pas à moi », réponds-je, la conscience tranquille.
La messe se passe et, la conscience toujours tranquille, je rentre à la maison. Je fais un peu de ménage, je mets le repas en route et, la conscience de plus en plus tranquille, j’ouvre le Matin Dimanche
Dans le Matin Dimanche, il y a un reportage sur les Roms de Genève, avec une photo du dépotoir où ils vivent, dans la saleté et le froid, sous un pont au bord de l’Arve.
J’avais faim et vous ne m’avez pas donnéà manger. Décapante, la parole de l’Evangile me revient aussitôt à l’esprit.
Soudain, je n’ai plus du tout la conscience tranquille.
 
Gladys

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